Snaabbacash - Crédit photo Maeva Schamberger
Snaabbacash
13/02/2017

Snaabbacash, c’est Axel au chant, B-Real à la basse et Jay à la batterie. C’est aussi la vitrine de la pop-rock locale – détendue et sans prétention – qui a récemment livré un second EP. Avec eux, dans le cadre familier du Rockhatry, nous avons échangé sur ce qui fait l’actualité du groupe : l’EP, bien sûr, mais aussi l’opération Iceberg et leur prochaine participation au festival GéNériQ.

– Dernièrement, Snaabbacash était à la Poudrière de Belfort pour une release party au côté de One Way ticket. L’occasion pour vous de présenter votre second EP, sans nom, mais à l’identité visuelle bien affirmée. Rupture ou continuité avec la première galette sortie en 2015 ?

– Rupture dans le sens où nous avons changé de line-up par deux fois et plutôt évolution que continuité. Cette idée d’évolution, on la retrouve jusque dans l’aspect graphique de l’EP où nous avons souhaité un rendu plus épuré. Pour l’exemple, il n’a pas de titre mais il a une identité visuelle très forte. L’artwork de l’album (ndlr: un citron version Pop Art) a été réalisé par Barbee, un artiste proche de nous qui a su décliner le Pop Art d’Andy Warhol pour en faire quelque chose qui nous ressemble. Le clin d’œil à la banane du célèbre album du Velvet Underground n’a rien d’anodin. On se sent lié au Pop Art jusque dans nos accents musicaux. Snaabbacash, c’est pop dans le sens où il y a des mélodies sur la voix mais ça reste du rock parce qu’on est sans cesse en recherche de percussion. Le rendu c’est une musique pop-rock acidulée et influencée par les groupes de la British Invasion (The Kinks, Small faces) et le rock alternatif US (Pixies, Interpol) sans renier quelques résonances anglaises des 90’s telles Oasis.
L’évolution a pris aussi la forme d’une mise en relation avec un producteur australien, Peter Crosbie. Grâce à lui, ce 2ème EP a bénéficié d’un véritable accompagnement : nous avons réalisé une pré-production en janvier 2016, Peter Crosbie l’a nourrie en apportant des pistes pour nous permettre de surprendre l’auditeur et de sortir du traditionnel schéma couplet-refrain tout en gardant la spontanéité et l’efficacité de la pop.

– Après avoir bénéficié du SPAAM, piloté conjointement par la Poudrière et le Moloco, le 2ème EP de Snaabbacash est, quant à lui, marqué par votre entrée dans l’opération Iceberg, projet expérimental d’accompagnement de groupes émergents… l’aventure porte ses fruits ?

– Snaabbacash a été proposé par la Poudrière et le Moloco pour intégrer Iceberg. C’est une réelle opportunité dans notre parcours artistique. On bénéficie d’un encadrement bien arrêté sur l’accompagnement et les résidences mais il y aussi un suivi du projet opérationnel. Iceberg est à l’écoute de nos besoins et œuvre pour y répondre. On envisage, par exemple, d’ouvrir notre formation à l’arrivée d’un clavier et Iceberg nous donne des outils pour faciliter l’intégration d’un nouveau membre. C’est un accompagnement à la carte en fonction du besoin que nous avons identifié… sur un disque, c’est toujours très facile d’ajouter des mélodies, des backing vocals, de créer de la dynamique… mais en concert, il n’y a pas d’artifice possible, on se retrouve à trois. Après notre concert à la Laiterie, en mars 2016, Kem et Vivien (ndlr : Kem Lalot et Vivien Bècle, respectivement programmateur et assistant programmateur des Eurockéennes de Belfort) nous ont fait la remarque suivante : « Snaabbacash a une identité qui pourrait être encore plus marquée s’il y avait une deuxième voix ». On fait confiance à leur expertise et du coup on cherche à intégrer un quatrième musicien, clavier ou guitariste, qui puisse soutenir nos compositions et faire des backs pour prendre encore plus d’ampleur sur scène.

– Et en terme de thématique, d’écriture, vous fonctionnez comment ?

– [Axel] Nous n’avons pas de sujet de prédilection. Je ne suis pas anglais mais étant attaché à la musicalité de cette langue, je travaille beaucoup sur sa phonétique. Concrètement, je pars d’une ligne sur ma guitare folk et ensuite un mot s’impose… je m’attache à sa sonorité jusqu’à ce qu’il devienne comme un instrument supplémentaire et je déroule du sens. Parfois, je renvoie à des paroles déjà existantes… je peux sortir une phrases des Kinks et me baser dessus.

– Justement, au Panthéon des influences de Snaabbacash, on retrouverait qui ?

– On pourrait citer une influence par décennies. Des années 70, on a retenu Joy Division pour la scène britannique, Television pour le rock new-yorkais. Des années 80, la scène Punk et en particulier The Clash et leur rythmique très froide ont marqué nos esprits. Pour les 90’s, on ne reniera pas l’efficacité d’un groupe comme Oasis. Et pour les années 2000, Interpol. C’est difficile d’être exhaustif… Alors, en vrac et sans ordre de préférence, il y a : My Bloody Valentine – Pixies (quand on avait 15 ans) – The Kinks – Small faces – les Stones et les Beatles.

– Votre actualité, c’est votre prochaine participation au festival GéNéRiQ avec une date au Séchoir à Mulhouse (dim. 19/02  à 18H). Six Groupes sur les neufs participants à l’opération Iceberg ont été retenus pour intégrer la programmation de ce festival souvent défini comme le mini-laboratoire des Eurockéennes. Vous abordez cette date comment ?

– Le travail fourni dans le cadre d’Iceberg nous a permis de gagner en confiance. Pour nous, GéNéRiQ, c’est avant tout de belles dates -dans de beaux lieux- et de très bonnes conditions pour nous exprimer. En termes de résonance, GéNéRiQ nous donne aussi une grande opportunité de toucher un public plus large mais aussi des professionnels. Cette date est en parfaite relation avec l’opération Iceberg dans le sens où elle participe aussi à nous mettre le pied à l’étrier. On est heureux de participer à ce festival, c’est une très belle vitrine qui nous donne l’occasion de partager le style de Snaabbacash, un style finalement peu représenté. Et puis le concert appelle le concert donc y va sereinement et motivés !

Propos recueillis par : Sandrine Fallacara-Torterotot
Crédit photo : Maeva Schamberger